Le passé romain de Vienne
Ce matin, notre table est toute prête, bien garnie et tout est délicieux, mais il y a une ombre au tableau : il a plu pendant la nuit et on nous annonce des averses orageuses dans la journée. Notre problème est simple : ira-t-on oui ou non à Saint-Romain-en-Gal pour voir les vestiges gallo-romains ? Après le petit déjeuner, le temps semble se lever, nous prenons le risque de partir.
Le Musée gallo-romain est juste après le pont qui sépare (ou unit, c’est comme on veut) Vienne, en Isère, et Saint-Romain-en-Gal, dans le Rhône. Un parking nous accueille juste de l’autre côté de la route. Par prudence, nous faisons suivre K-Way et parapluie.
Encore quelques minutes à attendre avant l’ouverture. Ici, on n’est pas tatillon sur les horaires, mais cela nous permet de remarquer que nous pourrons ce midi déjeuner à « La Table de César« , ce qui n’est pas donné à tout le monde ! Gel hydroalcoolique, masque, passe sanitaire, tout est en règle et nous pouvons rentrer, pour demi-tarif par-dessus le marché !
Ce musée offre au visiteur la merveilleuse découverte de superbes mosaïques de l’époque romaine, retrouvées lors de fouilles réalisées avant d’édifier de nouvelles constructions, notamment le lycée voisin. Le butin est fabuleux et fort bien présenté. On y trouve d’abord des maquettes des lieux tels qu’ils étaient aux premiers siècles de notre ère.
Et des reconstitutions des entrepôts près du fleuve. Ces entrepôts servaient à stocker les impôts en nature avant leur départ vers Arles, Rome et le reste du monde romain. Une barque de déchargement copiée à l’identique complète la description du rôle commercial très important de cet endroit.
Un peu plus loin, voici l’atelier d’un potier avec son four.
Et dans une autre salle, des villas en maquettes montrent la richesse des négociants de la ville.
On se croirait vraiment à Pompéi !
On entre ensuite dans l’intimité des Gallo-romains avec une salle à manger, appelée triclinium à cause des trois lits de banquet placés en forme de U, sur lesquels ils s’allongeaient pour dîner comme le montrent avec humour les auteurs d’Astérix… Un petit brasero assure le confort de la pièce. Une foule d’autres objets complète ce plongeon dans l’Histoire.
Mais le clou de l’exposition, ce sont les magnifiques mosaïques de sol retrouvées lors des fouilles. Elles sont souvent inspirées par la mythologie ou représentent tout simplement des animaux.
Tout ceci est passionnant et nous poursuivons la visite sur le site même : une ville avec ses rues pavées et leur système d’adduction d’eau et d’égout, ses maisons, ses boutiques, les thermes privés, les latrines, les jardins à péristyle ou à salle à manger d’été, tout ceci à hauteur de 50 cm environ.
La matinée est passée comme un rêve et par chance, il ne pleut toujours pas.
Vers midi, il est temps de reposer nos vieilles jambes à « La Table de César« . On nous sert un bar en papillote avec du riz, au choix avec une bavette/frites et une salade de fruits frais.
Une bonne demi-heure est nécessaire pour terminer la visite et acheter des cartes postales à la boutique. Là encore, on n’est pas à cheval sur l’horaire. Mais il fait de plus en plus beau, on est à 10 minutes à pied du cloître de Saint-André-le-Bas. Allons-y. Ce cloître est petit mais charmant, intime et reposant.
L’église est hélas fermée, alors on décide de clore l’après-midi par la visite du théâtre romain niché au pied d’une colline.
Moment de détente : nous sommes seules sur le site, c’est l’occasion de se prendre pour des Romaines, ou même, pourquoi pas, pour des édiles de cette époque, en s’asseyant au premier rang pour assister au spectacle !!!
En redescendant, nous passons devant l’Hôtel de Ville.
On prendrait bien un rafraîchissement, mais le temps se couvre, il est plus prudent de rentrer. Les nuages s’amoncellent au-dessus de l’ancien château épiscopal.
Les premières gouttes commencent bientôt à tomber, ce ne seront pas les dernières. Il pleut bientôt à verse et des roulements de tonnerre grondent. L’orage est là.
Ce soir, nous saurons enfin quel est le Monument Préféré des Français.
Pourquoi pas le Château de Falaise ?
Il l’a raté de peu : il est arrivé 2° !!!
Félicitations à Guillaume le Conquérant, notre héros local !…
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