Ce matin, avant de quitter Vichy, un dernier petit achat : une boîte de pastilles Vichy, ces bonbons blancs au goût mentholé qui dégagent le nez et facilitent la digestion. Petit clin d’œil aux soins prodigués dans l’établissement thermal, même si, bien entendu, elles ne constituent pas une alternative à la cure !!!

En route pour Roanne, petit arrêt à Lapalisse, simple bourgade célèbre pour son château, propriété de la famille de La Palice depuis l’origine. Non, vous ne vous trompez pas : il s’agit bien du Monsieur de La Palice, tué devant Pavie, dont on dit plaisamment que “s’il n’était pas mort, il serait encore en vie“. En fait, la guide nous a révélé que tout cela était dû à une méprise. Ses soldats, frappés par sa mort brutale, avaient composé une chanson qui contenait ces mots : Hélas ! S’il n’était pas mort, il ferait encore envie ! Mais, cette phrase a été mal orthographiée et remplacée par “il serait encore en vie“. Cela fit rire tout le monde et les lapalissades continuent à nous amuser encore de nos jours.

Les descendants de Jacques II de Chabannes, seigneur de La Palice, maréchal de France à l’époque de François I°, habitent toujours une aile du château, le reste se visite.

La façade est de style Renaissance, avec notamment des médaillons au portail de la tour centrale et des fenêtres à meneaux. L’encadrement blanc des fenêtres contraste avec les briques polychromes.

La guide ne nous donne guère de détails historiques. Elle nous conduit d’abord dans une pièce remplie d’une importante collection de drapeaux du monde entier.

La visite se poursuit par la salle à manger, la salle de réception ornée de portraits de famille, la bibliothèque et le salon doré au magnifique plafond à caissons. Malheureusement, de nombreux meubles ont disparu lors de plusieurs cambriolages. Mais il vous faudra faire preuve d’imagination car il est interdit de prendre des photos dans ces pièces. L’intérieur de la chapelle est en piteux état : la Révolution l’avait bien abîmée et les travaux de l’autoroute voisine l’ont achevée. Elle contient encore les tombeaux des Chabannes, mais les cendres de monsieur de La Palice ont été jetées à la fosse commune par les révolutionnaires. Toutefois la bâtisse a encore belle allure !

Nous jetons un œil à la petite église qui s’élève tout à côté et descendons vers le centre.

Vers midi, nous déjeunons à “La bonne Gâche”. La patronne nous fait goûter les tomates de son jardin, délicieuses. Mais son gigot d’agneau agrémenté de flageolets est un peu bourratif et le verre de vin de Provence a un petit goût aigrelet.

Qu’importe ! L’estomac plein, nous rejoignons Roanne. Après une rapide installation au Kyriad, petite excursion vers les gorges roannaises de la Loire. À partir de Balbigny, nous suivons le cours du fleuve par une petite route qui le longe. Nous passons sous le viaduc à plusieurs arches de Chessieux et quelques arrêts nous offrent de belles échappées sur la Loire encore maigre en cette fin d’été.

Nous faisons une pause près de l’ancienne digue de Pinay, construite pour maîtriser les crues de la Loire. En effet, pour faciliter la navigation sur ce fleuve capricieux, on enleva d’abord de gros rochers qui l’encombraient. Mais cela aggrava les inondations. Louis XIV ordonna alors la construction d’une digue composée de deux murailles en arc de cercle séparées de 20 mètres afin de ralentir les flots. La digue protégea bien l’aval, mais l’amont fut davantage inondé ! Elle a été détruite lors de la construction du barrage de Villerest.

Un peu plus loin, nous arrivons près du joli château de la Roche. D’abord poste de guet au XIII° siècle pour faciliter le péage, la bâtisse tomba en désuétude. Et elle aurait certainement disparu sans l’industriel roannais Paul Roustan qui l’acheta vers 1900 et le restaura en style gothique !

EDF le racheta lors de la construction du barrage de Villerest et il fut à nouveau abandonné. La commune le racheta et grâce au travail de l’Association des Amis du Château il a été si bien restauré qu’il est ouvert à la visite depuis quelques années !! Mais maintenant, à cause de la modification du cours de la Loire liée au barrage, il est presque entouré d’eau. De loin, on le croirait sur une île.

À la fin de notre circuit, voici le fameux barrage de Villerest dont je vous parle depuis le début. Construit en arc de cercle, il crée une retenue d’une trentaine de kilomètres, ce qui permet à la ville voisine de proposer une base de loisirs aux amateurs de sports d’eau.

De retour à Roanne, nous gagnons le centre-ville près de l’Hôtel de Ville égayé d’une fontaine à jet d’eau.

Après un rafraîchissement à la Taverne Alsacienne toute proche, il est temps de regagner notre hôtel où nous finirons la soirée devant un documentaire sur les castors et les autres membres du peuple des eaux vives : programme tout indiqué après notre excursion !…

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