Brioude, sa basilique et son bandit
Vendredi 24 septembre
Merci, monsieur le mécanicien, d’avoir agi avec tant de célérité et de gentillesse. Vous nous avez tiré une belle épine du pied.
Vers 11h, nous quittons donc Le Puy en direction de Brioude, dans notre voiture réparée et lavée de frais. Le paysage est très verdoyant et nous arrivons très vite au parking où doivent stationner les touristes.
Mais c’est une ville à deux étages. Heureusement, un ascenseur très pratique permet d’accéder à la ville haute sans la moindre fatigue. De là-haut, s’offre à nous un joli panorama sur les monts du Livradois.
Comme nous sommes parties tard, il est déjà l’heure de déjeuner. La recherche d’un restaurant s’avère assez compliquée : il y a beaucoup de monde, celui que nous avions repéré est complet et on rencontre surtout des pizzerias ou des crêperies. À l’hôtel du Centre, on nous fait une petite place. Nous choisissons une salade composée, une tête de veau sauce piquante (ou des lasagnes saumon/épinards) et une part de tarte aux poires. Un bon menu familial pour 14 euros.
L’après-midi sera consacré en grande partie à la visite de la ville. Tout d’abord sa basilique de style roman auvergnat, qui abrite le tombeau de saint Julien, légionnaire romain converti à la foi chrétienne et martyrisé à Brioude en 304.
Voici le chevet et ses trois étages aux pierres de plusieurs couleurs, son chœur décoré d’un bandeau en mosaïques et ses toitures de tuiles rousses. Nous contournons l’édifice par la façade nord d’où nous apercevons la tour lanterne octogonale de la croisée du transept.
La façade ouest est surmontée d’un clocher carré. Le lichen jaune et quelques herbes folles ajoutent quelques teintes à la couleur de cette façade. Le portail sud est décoré de chapiteaux et de heurtoirs de bronze.
À l’intérieur, on est frappé par la hauteur de sa voûte et les couleurs des pierres mais aussi des peintures, fresques murales représentant des personnages ou des animaux fabuleux.
Si l’on se retourne, on voit que le narthex a un étage, la chapelle Saint-Michel, richement décorée de fresques du 12° siècle, dont celle du Christ en gloire.
Les colonnes sont surmontées de chapiteaux dont certains sont historiés.
La basilique est éclairée de vitraux, les uns anciens, comme celui de la mise au tombeau et d’autres très récents réalisés par l’artiste sud-coréen Kim en Joong.
De jolies statues décorent l’édifice, notamment trois Vierges :
-la Vierge à l’oiseau, en lave.
-la Vierge à l’oiseau, en bois doré, qui sourit à son enfant.
-une Vierge couchée, dite parturiente, en bois polychrome.
Au milieu de l’édifice, un élégant pavage de galets retrouvé lors de fouilles.
Nous quittons la basilique par le bas-côté sud, particulièrement élevé.
Mais nous ne pouvions partir sans rechercher la Maison de Mandrin, un bandit au grand cœur adoré des pauvres gens mais honni, comme on s’en doute, des fermiers généraux qui avaient le monopole de la vente du tabac. Il a eu le culot d’obliger un fermier général à lui acheter, au prix fort, du tabac passé en fraude !!! Cette blague a fait rire tout le bon peuple de Brioude. Mais le pauvre homme en est mort de honte quelques jours plus tard…
Mais la police a eu le dernier mot : capturé par ruse, il a été condamné au supplice de la roue. On dit qu’il a attendu la mort sans se plaindre une seule fois.
Brioude évidemment n’a pas abrité que des bandits. La preuve : on peut également voir la Maison du baron de Talairat, maire de la ville au 17° siècle, resté célèbre pour avoir tourné sa veste à chaque changement de régime…
Revenons aux choses sérieuses. Le temps passe et il reste beaucoup de route pour rejoindre Blois, notre dernière étape avant le retour en Normandie.
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