L’abbaye romane de La Chaise-Dieu
Puisque notre voiture est en panne, autant s’occuper intelligemment. Après un déjeuner à la Taverne du Puy-en-Velay, où nous sommes bloquées le temps de la réparation, un taxi nous conduit à La Chaise-Dieu, afin de visiter la magnifique abbaye romane qui a fait la célébrité de ce petit village.
Fondé à la fin du 11° siècle par saint Robert, ce monastère, qui respectait la règle de saint Benoît, a été protégé par le pape Clément VI, et Grégoire XI l’a doté de très belles tapisseries. Mais il a été pratiquement détruit lors des guerres de religion et plus tard au moment de la Révolution. Sa restauration, très récente, a été encouragée par le pianiste Georges Cziffra qui y a créé un festival de musique classique.
L’affiche de l’Office de Tourisme nous présente une abbaye au plan compliqué. Elle est solidement plantée en haut d’un escalier, toute grise, avec ses deux tours carrées qui encadrent le portail dont le trumeau porte la statue de son fondateur. Ce portail est surmonté d’une jolie fenêtre gothique.
À l’intérieur, on voit d’abord un jubé à la balustrade sobrement sculptée, surmonté d’un crucifix. Le regard se porte alors sur la voûte romane.
Devant le jubé, se trouve le tombeau de saint Robert qui fonda ce lieu au milieu du 11° siècle.
En face du jubé, un orgue du 17° siècle au buffet magnifiquement sculpté.
Passant sous ce jubé, on entre dans le chœur entouré de superbes stalles de chêne.
A milieu du chœur, voici le tombeau du pape Clément VI dont le gisant repose sur une dalle de marbre noir.
À gauche du chœur, une peinture murale attire notre regard : c’est une Danse macabre assez bien conservée dont le but est de montrer que, qui que l’on soit, pape, seigneur, bourgeois ou paysan, nul n’échappe à la mort.
Le long d’un pilier, on peut encore admirer une Vierge auvergnate médiévale en bois polychrome.
Le parcours nous conduit ensuite vers des Tapisseries flamandes qui représentent des scènes bibliques : Adam et Ève, la Nativité, le Christ couronné d’épines, le même Christ ressuscité sortant glorieux de son tombeau…
Nous voici à présent dans le cloître, illuminé par des arcades romanes sculptées.
Enfin, notre périple nous mène jusqu’à la Salle de l’Écho, ainsi nommée car deux personnes placées dans deux angles opposés et se tournant le dos s’entendent parfaitement même en se parlant à voix basse. On dit que cette technique permettait aux lépreux de se confesser tout en limitant le risque de contagion. Naturellement, nous ne résistons pas au plaisir de tenter l’expérience : gagné !!!
Deux heures auront été nécessaires pour observer, admirer et photographier les lieux. D’autant que pour le cloître, les Tapisseries et la Salle de l’Écho il faut un billet spécial assorti d’un casque audio d’une complexité sans nom ! Le parcours lui-même est très compliqué et il faut même un objet spécial pour ouvrir la dernière porte. L’Office du Tourisme devrait peut-être réfléchir à une réelle simplification…
Heureusement, notre taxi nous attendait patiemment, à l’ombre…
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