De Montélimar à la forêt de Saoû
Ce matin dimanche, nous quittons Valence pour rejoindre Montélimar où habitent nos amis. C’est le but ultime de notre voyage.
Il a plu cette nuit mais le temps semble se lever. Nous descendons près du Rhône et guettons les échappées sur ce beau fleuve. La centrale nucléaire de Cruas-Meysse crache sa vapeur d’eau par ses hautes cheminées.
Mais nous voici déjà arrivées devant l’hôtel Ibis Style du quartier Saint-Martin de Montélimar. Comme il n’est que 11h, la chambre n’est pas encore disponible et nous partons à la (re-)découverte de la ville. Nous avons en effet déjà séjourné ici à deux reprises, ce qui nous a donné l’occasion de visiter une usine de fabrication des célèbres nougats. Mais ce matin, la ville semble totalement déserte : personne dans les rues du centre, magasins fermés, rien que le silence à l’exception des chants qui s’échappent de la Collégiale Sainte-Croix.
Les murs d’une maison sont peints et rappellent que la ville est célèbre pour son inimitable nougat.
Seules ouvertes, une pharmacie et une maison de presse qui présente quelques cartes postales. Interrogée, la patronne nous conseille les Allées Provençales où sont regroupés de nombreux restaurants, notamment le Café des Allées.
Après plusieurs repérages, c’est lui que nous choisissons. On nous propose du foie de veau à la plancha avec des frites et des légumes de saison et en dessert une salade de fruits frais ou un nougat glacé : on est quand même à Montélimar !!!
L’après-midi est consacré à la visite de Nyons, capitale de l’olive noire. (à consulter sur ce site)
Le soir, retour à l’hôtel tout en bleu et en sucreries où nous nous installons.
Le lendemain, après le déjeuner, nos amis ont le projet de nous faire découvrir la forêt de Saoû. Nous traversons plusieurs petits villages et à l’arrivée, nous avons la surprise de voir des falaises blanches dressées à pic. La route permet de franchir ces falaises et aboutit à un parking à l’orée de la forêt.
Nous sommes dans un synclinal perché, l’un des seuls de France. Mais, me direz-vous, qu’est-ce donc qu’un synclinal perché ? À l’époque de la formation des Alpes, un plissement a créé deux massifs (massif = anticlinal) encadrant une vallée (vallée = synclinal). Les deux anticlinaux, se rejoignant à chaque extrémité, ferment le synclinal. C’est donc une sorte de haute plaine adoptant vaguement la forme d’un navire de 16 km de long et 8 km de large, et recouverte d’un manteau forestier : la forêt de Saoû. Quant aux deux anticlinaux, érodés par la pluie, le vent, le froid et les siècles, ils ont peu à peu été réduits à des falaises.
Cette forêt a une étrange histoire. Au début du siècle dernier, Maurice Burrus, un milliardaire alsacien, en a acheté plusieurs dizaines d’hectares. Il y a aménagé des kilomètres de chemins et sentiers pour le plaisir des promeneurs, plaçant ici ou là des abris et des bancs pour le repos et la contemplation, initiant ainsi le tourisme vert, bien développé aujourd’hui. Et il y a fait construire la célèbre auberge des Dauphins, lieu sélect dont le chef était triplement étoilé.
Après bien des vicissitudes, la propriété passa de main en main et finit par tomber à l’abandon. Actuellement, elle appartient à la Région qui réhabilite le site, notamment l’auberge, en pleine restauration lors de notre passage. D’après les plans, il est prévu un toit-terrasse du haut duquel on pourra voir les bords intérieurs des falaises et plus loin le paysage alentour.
Ce synclinal perché est le paradis des promeneurs, des randonneurs et des grimpeurs. Mais pour nous, pas de grimpette : nous nous contentons de nous balader dans la forêt et de constater l’avancée de la restauration de l’auberge des Dauphins.
Une bien jolie balade, avant de retourner par Soyans, Féline et La Bégude, jusqu’à Montélimar.
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Prochaine étape : La grotte Chauvet, joyau de l’Ardèche